Alors Öde, euh... Öde, c'est bien comme ça que tu t'appelles ?
Oui oui, mais appelle moi Maël, je préfère, c'est mieux tu vois.

Ah bon ?
Ouais, c'est français.

Et que veux-dire Öde ?
« Destin » en slave ; mes parents voulaient être sur que j'ai un avenir parfait.

Ça a marché ?
J'imagine. Mais je suis pas encore à la fin de ma vie, alors tout peu arrivé.

Justement, ta vie, comment la résumer en quelques mots ?
Ma vie se résume pas en quelques mots mec.

Juste trois ?
Je t'emmerde.

Bon bon. Tu es né où ?
Paris, 16ème.

Et où as-tu vécu lors de ton séjour chez les humains ?
Paris, 16ème. Dans un putain d'appartement t'imagines même pas. Dernier étage, big terrasse sur le toit, j'ai fait quelques soirées là mon pote, c'était niquel.

Hm hm. Et il paraît que tu n'étais pas du genre à rester souvent chez toi, que faisais-tu ?
Boîtes de nuit, bars.

Même tout jeune ?
Mais non ducon, quand j'étais gosse je restais chez moi. Avec ma nourrice.

Ta nourrice ?
Ouais, mes parents se sont barrés j'avais cinq ans, à Asgard c'était pas méga clean à l'époque, avec l'autre famille de guignols poissons toussa.

Heum, on reviendra sur cette histoire de famille plus tard. Donc tu as grandis avec ta nourrice, dans un des quartiers le plus huppé de la capitale française, tu as fréquenté les meilleures écoles, tu as toujours été habillé des plus grandes marques... mais où donc as-tu trouvé cet argent ?
Mes parents. Ils ont bossés dur quand ils étaient en France, pour assure mon futur, et ils ont rien dépensés. Après ils sont retournés à Asgard, j'ai récupéré les pépètes. Mais je crois y a une histoire d'héritage dans le lot, parce que je vois pas comment ils auraient pu avoir autant d'argent, rien qu'en bossant.

Maintenant, revenons à cette histoire de discothèques, comment se fais-ce que tu y passais le plus clair de ton temps ?
Eh mec, tu sais que tu parles à un pyro là ? T'sais on est comme ça, enfin perso je suis comme ça. Je bois, je fume, je drague, je baise. Enfin, j'ai fait ça pendant un an ; les nanas je te les ais enchaînés à une vitesse, c'était violent.

Et qu'est-ce qui t'as fait changer ?
Un pote. Lucas il s'appelait. Il m'a dit « Mec, une fille c'est pas un objet ; tu dois en prendre soin, et la respecter comme tu respectes ta mère. » Et ma mère tu vois, je la respecte trop. Elle m'a mis au monde, et même si elle m'a pas élevé, c'est ma mère donc, j'te jure que ça m'a filé une claque quand il m'a dit ça.

Et ensuite ? Qu'est-ce que tu as fais ?
J'ai capté que j'avais merdé pendant toute cette année de dépravation, et j'ai arrêté d'aller en boîte, j'ai arrêté de boire, fumer, baiser. Les nanas elles étaient trop en chaleur et ça les as dégoûtés que j'ai changé, mais j'en avais rien à faire, je le faisais pour ma mère, j'avais pas envie qu'elle ai honte de moi si elle me voyait comme ça.

J'ai entendu dire que tu avais rencontrée une fille à Paris. Parles m'en un peu.
Je suis vraiment obligé ?

Non, mais j'aimerais bien savoir.
J'épiloguerais pas trop parce que je m'en suis pas tout à fait remis. Hum, elle était blonde, intelligente, attachante, adorable. Vraiment. Je crois que ça a été le coup de foudre. On est sortis ensemble pendant deux ans, je l'aimais vraiment. C'était mon premier réel amour, c'était pas juste une fille d'un soir.

Tu parles au passé, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Elle s'est barrée. Comme ça, sans rien dire. J'ai jamais su pourquoi. Et putain, j'en ai chialé.

C'est ça qui t'as donné l'envie de retourner à Asgard ?
Oui. Je me suis cassé sans prévenir personne, je pouvais plus supporté d'être chez les humains sans elle.

Et maintenant, la vie à Asgard ?
J'ai repris mes mauvaises habitudes. Boire, fumer, baiser. Je ne le fais plus vraiment par plaisir, maintenant c'est pour oublier. J'en ai rien à battre de savoir maîtriser le feu, alors je bosse pas.

Et tes parents ? Tu n'as pas peur qu'ils aient honte de toi ?
Si, mais que veux-tu. J'essaie de bosser, j'y arrive pas, c'est plus fort que moi. Mais je suis à Asgard, alors ça suffit à mes parents.

Maintenant, revenons à cette histoire de poisson.
Ah ah ah ! Je parle des sirènes hein.

Oui oui, j'avais compris merci.
J'sais pas moi je précise. Donc ouais, ma famille et la famille Harper, des sirènes donc, se sont toujours fait la guerre, j'ai jamais bien compris pourquoi. Et mon père et le père de Tullia, la dernière de la lignée Harper, ils ont décidés de nous marier pour régler les conflits.

Vous marier ?
Ouais ouais t'as bien lu. Et pour le coup ça me fait vraiment chier. Passer ma vie avec une aveugle toute fragile ? Non merci. Le problème c'est que je peux pas trop choisir, là on est déjà fiancés. Ça craint bordel.