J'aime pas le matin. J'ai jamais pus m'en sortir le matin. Je suis de mauvaise humeur, je fume clope sur clope, je ne parle pas, je suis chiante en gros. J'ai toujours eu du mal, même mon hystérique de mère devenait dingue parce que sa feignasse de fille préférait rester dans ses draps plutôt que de l'aider à faire le ménage. Pourtant, bizarrement, je devais toujours repasser derrière elle. Ce n'est pas le sujet mais vous savez, ça perturbe une gamine de douze ans ça. Aujourd'hui, j'étais d'une véritable humeur de chien. Premièrement parce que j'avais passé la pire journée de ma vie la veille, deuxièmement, parce que j'avais passé une nuit remplie de cauchemars. J'aime pas les cauchemars. Je me réveille en nage, les larmes aux yeux et les lèvres ensanglantées parce que j'ai passé ladite nuit à me les mordre. J'aime pas ça. Vraiment pas. Toujours est-il que là, sur mon lit avec ma meilleure amie - une cigarette je vous rassure - en bouche, je n'avais qu'une seule envie, me noyer dans mon bain. Qui plus est, il faisait vraiment très froid. Le chauffage à fond et trois pulls plus tard, j'étais toujours en train de grelotter au fond de mon lit. Je vous ai déjà dit que je déteste le matin ? Je n'avais pas de projet pour la journée, ce n'était pas mon habitude mais ce que j'avais appris m'avais vraiment mise en boule. Seulement voilà, rester toute la journée à attendre que ça ce passe, zapper toutes les cinq secondes en espérant un programme approprié ce n'était pas non plus mon genre. Résultat ? Deux heures plus tard j'étais partie en direction de la forêt, j'avais besoin de me ressourcer et c'était toujours marrant de voir les elfes d'Asgard ou autres race d'ailleurs, voir à quel point ils pouvaient se sentir chez eux dans cette immense forêt. J'aimais bien observer les habitants, c'était marrant, je cherchais à connaitre leur vie en les regardant. Un rien psychopathe la gonzesse. Cependant, lorsque j'étais d'une humeur de chien, le fait d'être seule et au grand air me faisait le plus grand bien. De toutes les manières, il valait mieux que je reste seule, parce que sinon les seules humains à la ronde allaient finir en chair à pâté. Oui elle est comme ça Rose, à la limite d'être sociopathe. Mais que voulez vous, le matin, il est sacré. En même temps, si votre journée débute de manière pourrave, vous n'allez pas sauter de joie. Ou alors jusqu'à ce que mort s'en suive, mais ça c'est encore à voir. Arrivée à la lisière de la forêt, je sortis de ma voiture en m'étirant longuement, je me demandais encore pourquoi j'étais venue, il faisait froid et j'avais faim. Sortant une cigarette de mon sac je l'allumais en continuant ma route, j'avais une seule envie : m'étendre dans l'herbe et attendre que cette satané journée passe. Les écouteurs vissés dans les oreilles je laissais mon regard se perdre en tirant machinalement des bouffées sur ma cigarette. Je ne savais vraiment pas quoi faire de ma journée, c'en était tellement déprimant. Bingo. Une clairière, calme, paisible, s'offrait à moi et c'était le lieu propice pour évacuer mes nerfs. M'asseyant dans l'herbe, j'augmentais le volume de la musique à fond, non je ne voulais pas écouter les oiseaux. Cela allait me mettre encore plus en pétard.

Journée en solitaire pour la demoiselle, qui avait envie de profiter des joies de la nature. Aphrodite s'était levée aux aurores pour pouvoir réaliser les clichés qu'elle souhaitait avec son appareil photo chéri. Elle vouait une passion sans faille pour l'art et la culture, que ce soit la littérature, le dessin, la peinture ou la photographie. Lyana ne passait que très peu de temps sans un matériel touchant un de ces quatre domaines. Elle ne le pouvait pas, tout simplement.

Une fois prête, matériel photographique compris, la sirène était partie en direction de la forêt, à l'intérieur de laquelle elle espérait pouvoir s'enivrer de sa passion la journée entière et arriver à obtenir des clichés de la faune asgardienne. Elle ne se doutait pas une seule seconde qu'elle rencontrerait quelqu'un, surtout à cette heure-là. Sur les lieux bien avant le lever du soleil, elle avait profité du spectacle et adoré ses clichés. Après de multiples prises de vue, Aphrodite avait rangé ses affaires .

Vers onze heures du matin, Aphrodite décida de se laisser lézarder au soleil et étendit une serviette de pique-nique sur laquelle elle s'assit, bien résolue à se laisser vivre. Elle était plongée dans ses réflexions et regardait droit devant elle quand elle sentit qu'elle était en train de s'endormir. Elle se dépêcha de rallonger sa serviette et de s'allonger dessus avant de sombrer dans un sommeil bienfaiteur.

Finalement, rester là, à attendre que quelque chose de merveilleux se passe ne me donnais vraiment pas envie. Je ne savais définitivement pas quoi faire et cela me rendais folle, vraiment folle. M'étirant en me relevant je sautillais quelques secondes afin de faire circuler le sang dans mon corps. J'étais engourdie, épuisée et j'avais l'impression d'être encore dans un sommeil profond. Il était vraiment temps que mes nuits se calme parce que j'allais devenir dingue si cela continuait de cette manière, j'étais à deux doigts de craquer et sincèrement ce n'était pas bon pour le moral. Je ne pouvais m'empêcher de repenser à ce que m'avais avoué Maël quelque chose plus tard, ça aussi, ça me rendais complètement dingue. Cela faisait presque un quart d'heure que je faisais les cents pas dans la clairière sans réussir à rassembler mes idées, bonjour l'angoisse. Faire une promenade, voilà ce que j'avais besoin et puis pourquoi pas me suicider avec une corde à sauter, c'était une idée parfaite. Augmentant le volume de ma musique je sortie de la clairière en chantonnant, voilà, la musique adoucit les mœurs, j'en avais la preuve. Je devais avoir marché près d'une heure, je n'avais pas vu le temps défiler mais je commençais à en avoir ma claque de cette forêt, j'aurais voulus hurler tout ce que je savais. Mais aucun sons ne voulait sortir de ma bouche et je continuais ma route comme si mes jambes refusaient d'écouter mon cerveau, comme si j'étais obligée de faire cette longue marche pour me retrouver. Un rien étrange la Rose n'est-ce pas. Sauf qu'arrivée à l'orée de la forêt un silhouette que je ne connaissais a peu prêt attira mon attention. Je me souvenais de cette jeune fille, Aphrodite une sirène qui était amie avec Maël, elle semblait apaisée et moi, comme à mon habitude je faisais chier mon monde. « Aphrodite ? » Murmurais-je en m'asseyant dans l'herbe. Okay, pour m'incruster dans la vie des gens, j'étais la meilleure.